Est-il possible de favoriser une fille par rapport à une autre dans la donation ou l'héritage à cause de sa pauvreté ?

Dimanche 5-2-2023 | IslamWeb

Question :

Est-il possible de faire une distinction entre deux filles dans l’héritage ou le don sous prétexte que les conditions matérielles de l’une sont moins bonnes que l’autre ? Est-il permis de donner une part de l’héritage supérieur à une personne plutôt qu’à une autre sous prétexte que ses conditions matérielles et sociales sont inférieures à l’autre ?

Réponse :

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Sachez dans un premier temps que la répartition des biens d’un fidèle de son vivant, entre ses enfants, ne s’appelle pas un héritage. Il s’agit d’un don ou d’une donation. L’héritage c’est la répartition des biens du défunt et non celui des biens du vivant.
L’héritage doit être réparti entre les héritiers en fonction des règles établies par la religion abstraction faite de la richesse ou la pauvreté de chacun, qu’ils soient grands ou petits, faibles ou forts, ou tout autre considération.
Par exemple, si un défunt laisse deux fils, les biens devront être partagés à parts égales et on ne peut donner une part plus importante à l’un des deux parce qu’il est pauvre et l’autre riche.
Les biens hérités deviennent la propriété de l’héritier malgré lui, même sans son accord. Si un héritier refuse de récupérer sa part d’héritage, sa part reste malgré tout sa propriété. Et s’il meurt, sa part sera répartie entre ses héritiers puisque ce sont ses biens, même s’il avait refusé de les prendre.
Dans la Mawsû’a Al-Fiqhiyya Al-Kuwaytiyya, il est dit : « La propriété est de deux types : l’une d’elle s’obtient de façon contraignante, comme l’héritage. » Fin de citation.
Il y est dit aussi : « Le principe de base qui régit la propriété est qu’elle s’acquiert à priori par choix. Ainsi, rien n’entre dans la propriété d’un homme sans qu’il ne le choisisse. Mais les juristes ont mentionné certains cas où un homme peut prendre possession de biens sans le choisir puisque la nature de la cause implique que la propriété est automatique. Parmi ces cas : l’héritage. Un héritier prend possession des biens du défunt de façon contraignante, pour la seule raison que la personne de qui il hérite est décédée. » Fin de citation.
Ceci dit, il est permis à un héritier pubère et de raison saine de concéder sa part d’héritage à qui il veut et il ne commet aucun péché en le faisant à partir du moment où il ne néglige aucune dépense obligatoire lui incombant. Concéder sa part d’un héritage est une chose et répartir les biens de l’héritage sans respecter les règles religieuses tout en les imposant aux héritiers en est une autre. Et cela n’est pas permis.
Quant aux dons, il est obligatoire à un père de famille d’être équitable dans les dons qu’il fait à ses enfants – filles et garçons – sauf si une raison justifie qu’il en donne plus à l’un qu’à l’autre comme nous l’avons expliqué dans de nombreuses Fatwas précédentes.
Et Allah sait mieux.
 

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