Exemples de l’empressement des Compagnons à obéir au Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam

09/02/2020| IslamWeb

 ‘ S’il l’a dit c’est que c’est vrai’. Ces paroles ont été dites par Abu Bakr al-Siddîq , qu’Allah soit satisfait de lui, au sujet du Prophète, , lorsque le mécréants de Quraych l’ont informé de ce que le Prophète leur avait dit avoir vécu durant la nuit où il fit le voyage nocturne et l’ascension aux cieux. Ces derniers le traitaient alors de menteur. Ces propos d’Abu Bakr illustrent parfaitement la méthodologie des compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, face aux injonctions et aux paroles du Prophète, . En effet, il était pour eux l’homme qui dit la vérité et qui est digne d’être cru. Celui qui ne prononce rien sous l’effet de la passion. Allah dit : « Il ne parle pas sous l’empire de ses passions mais se contente de répéter ce qu’il reçoit de la Révélation» (Coran 53/3-4). Aussi, les compagnons ne se contentaient pas de croire en ses propos. Suite à cela, ils s’exécutaient avec empressement pour mettre en pratique ce qu’il leur avait ordonné de faire.
Dans le Coran, Allah nous enjoint de répondre aux ordres du Prophète, , et de s’abstenir de tout ce qu’il nous interdit. Alla dit : « Vous qui croyez ! Répondez à Allah et au Messager lorsqu’il vous appelle à ce qui vous assurera une vie éternelle.» (Coran 8/24). Cheikh Sa’dî explique : ‘Allah intime l’ordre à Ses serviteurs croyants de mettre en application ce qu’implique leur foi c'est-à-dire de répondre au Prophète, se soumettre à ses ordres avec empressement, en appelant les gens à s’y conformer également, à éviter tout ce que Lui et le Seigneur ont interdit et à s’abstenir de le commettre.’ Allah dit : « Ce que le Messager vous ordonne de faire, faites-le, et ce qu’il vous défend, abstenez-vous en. Craignez Allah dont le châtiment est terrible. » (Coran 59/7). Ibn Kathir explique : ‘ Quel que soit la chose qu’il vous ordonne de faire ou vous défend de commettre, exécutez-vous. Il ne vous ordonne pas de faire autre chose que du bien tout comme il ne vous défend pas de commettre autre chose que du mal.’
La biographie prophétique regorge d’exemples qui montrent l’empressement des compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, à répondre au Prophète, , quand il leur ordonnait quoique ce soit. Et ce, en obéissant à ses ordres et en s’abstenant de commettre ce qu’il leur interdisait. En voici quelques uns :


Ne demande rien à personne :
Abû `Abdirrahmân `Awf ibn Mâlik al-Achja'i, qu’Allah soit satisfait de lui, relate ce qui suit: « Nous étions un jour sept, huit ou neuf personnes chez le Messager d'Allah, , lorsqu'il nous dit: Ne faites-vous pas allégeance au Messager d'Allah? Or, nous venions à peine de le faire, nous lui dîmes: Nous venons de le faire, ô Messager d'Allah. Il répéta: Ne faites-vous pas allégeance au Messager d'Allah? Nous répondîmes: Nous venons de le faire, ô Messager d'Allah. Il reprit: Ne faites-vous pas allégeance au Messager d'Allah? Nous tendîmes alors nos mains et dîmes: Nous te faisons allégeance, ô Messager d'Allah. A quoi devons-nous nous engager? Il dit: A adorer Allah sans associer aucune divinité à Son adoration, à accomplir les cinq prières quotidiennes et à obéir. Puis il ajouta en baissant la voix: Et à ne rien demander aux gens. J'ai vu par la suite le fouet de l'un d'entre eux tomber [alors qu'il était sur sa monture] et il descend pour le récupérer sans qu'il se donne la peine de demander aux gens de le lui tendre. » (Mouslim).
Al-Qurtubî explique : ‘ En prenant leur engagement, à travers leur allégeance, le Prophète, , souhaitait les amener à se parer des meilleurs comportements, à s’élever au dessus des gens pour qu’ils n’aient pas à supporter le rappel de leurs bienfaits à leur égard. Ils voulaient également leur apprendre à patienter face aux peines qu’ils endureraient dans les cas de besoins, à se passer de l’aide des gens, à obtenir une fierté de l’âme. Et puisqu’ils se sont engagés sur ce point, ils l’ont respecté dans tous les cas et toutes les situations même dans ceux où ils ne pouvaient être sujet à ce qu’on leur rappelle un bienfait. Leur attitude visait à appliquer le principe de précaution leur permettant de ne pas avoir à se retrouver dans une telle situation.


Je n'ai cessé de manger de cette manière :
‘Omar ibn Abi Salama, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporte: « J'étais encore un enfant sous la tutelle du Prophète, , et j'avais l'habitude, pendant les repas, de promener ma main dans le plat. Le Prophète, , me dit alors: Eh petit! Dis : Au nom d'Allah (bismillah), mange de la main droite et mange ce qui est devant toi. Depuis, je n'ai cessé de manger de cette manière. » (Boukhari et Mouslim).


Je ne frapperai plus jamais un esclave
Abû Mas'ûd al-Badri qu’Allah soit satisfait de lui rapporte ce qui suit: « J'étais en train de frapper mon esclave avec un fouet lorsque, soudain, j'entendis une voix derrière moi me disant: Sache, ô Abû Mas'ûd... . Je n'ai pas tout de suite reconnu la voix à cause de la colère qui s'était emparée de moi. Mais, lorsqu'il s'est approché de moi, j'ai constaté qu'il s'agissait du Messager d'Allah, , qui me disait: Sache, ô Abû Mas'ûd, Sache, ô Abû Mas'ûd qu'Allah a plus de pouvoir sur toi que tu n'en as sur cet esclave. J'ai alors dit: Je ne frapperai plus jamais d'esclave. » (Mouslim). Il voulait dire qu’il ne le referait plus après avoir entendu ces paroles par obéissance au Prophète, , et pour se conformer à ses ordres.


Depuis lors, je n'ai insulté ni aucune personne
Abû Jouray Jâbir ibn Soulaym al-Hujaymî, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporte: « J'ai vu en arrivant à Médine un homme dont les avis étaient systématiquement adoptés par les gens. Après m'être enquis de lui, on me répondit qu'il s'agissait du Messager d'Allah, . J'allai à sa rencontre et Je lui dis à deux reprises: Sur toi la paix, ô Messager d'Allah (’ Alayka as-salâm). Il répondit: Ne dis pas: Sur toi la paix, car c'est le salut que l'on adressait aux morts (avant l'islam). Dis plutôt : Que la paix soit sur toi (Assalâmou `alayk ). Es-tu vraiment le Messager d'Allah?, demandai-je. Il répondit: Oui, je suis le Messager d'Allah [ton Seigneur] Qui, lorsque tu L'invoques, éloigne le malheur qui t'atteint ; Qui, lorsque tu L'invoques, rend ta terre fertile après une année de sécheresse ; et Qui, lorsque tu L'invoques, après avoir laissé s'échapper ta monture dans une terre désertique, la fait revenir. Je lui dis: Fais-moi des recommandations. Il dit: N'insulte surtout personne. Depuis lors, je n'ai insulté ni homme libre, ni esclave, ni chameau, ni mouton. » (Abû Dâwûd et jugé authentique par al-Albânî).
Dans l’explication de ce hadith, al-Mubârakfûrî dit : ‘ Al-Khattâbi a dit : ‘ Ces propos laissent penser que la Sunna pour saluer les morts est de dire sur toi la paix (’Alaika al-salâm) » comme le font la plupart des gens. Or, il est rapporté de source sûre que le Prophète, , est entré dans un cimetière et dit ‘Que le paix soit sur vous, O habitants de ces demeures, croyants et musulmans.’ (Al-salâm wa ‘alaykum) Il invoqua avant de prononcer le nom de celui en faveur de qui il adresse l’invocation comme il le fait pour les vivants. En fait, le Prophète, , n’a dit cela que pour faire allusion à cette habitude qui était la leur comme cela est mentionné dans leurs poèmes… et dans la Sunna, il n’y a pas de différence à faire entre les salutations adressées aux morts et celles adressées aux vivants.’
Dans le livre Dalil al-Fâlihîn Lituruq Ryâd al-Sâlihîn il est dit : ‘ La parole du compagnon ‘Depuis lors, je n'ai insulté ni homme libre, ni esclave, ni chameau, ni mouton ‘ veut signifier qu’il s’est totalement conformé à l’ordre du Prophète, , sans rechigner à quoique ce soit à ce sujet.’


Les Compagnons obéissent même assis ou quand il ne faut pas se retourner
Selon Jâbir ibn Abdillah, qu’Allah soit satisfait de lui : « Quand le Prophète, , s’est assis le vendredi il dit : Asseyez-vous. Ibn Mas’ûd entendit cela et s’asseya à la porte de la mosquée. Le Prophète, , le vit et l’interpela : Viens ô Abdullah ibn Mas’ûd. » (Abû Dâwûd et jugé authentique par al-Albânî).
Selon Abû Hourayra, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète, , a dit lors de la bataille de Khaybar: « Je vais donner cet étendard à un homme qui aime Allah et Son Messager et par qui Allah nous accordera la victoire. `Omar avoua: Je n'ai jamais désiré être chef avant ce jour, je me faisais remarquer, en espérant être désigné. Cependant, le Prophète, , appela `Ali ibn Abi Tâlib, qu’Allah soit satisfait de lui, et lui confia l'étendard en disant: Va et ne te retourne que lorsque Allah t'aura accordé la victoire. `Ali s'avança de quelques pas, puis s’arrêta et sans se retourner s'écria: Messager d'Allah! Pour quelle raison dois-je combattre ces gens. Il répondit: Combats-les pour qu'ils attestent qu'il n'y a pas de divinité [digne d'adoration] en dehors d'Allah et que Mohammed est le Messager d'Allah. S'ils témoignent de cela, alors ils ne doivent craindre - de ta part - ni pour leur personne, ni pour leurs biens à condition de remplir les conditions [qu'implique ce témoignage de foi] et c'est Allah qui leur demandera des comptes. » [Mouslim]
Le Cadi ‘Iyâd a dit : ‘Le fait que ‘Ali s’arrêta sans se retourner montre qu’il mit strictement en application l’ordre du Prophète, , selon son sens premier et qu’il le fit autant qu’il le put et rien ne put l’en détourner.’  


Je ne la reprendrai jamais alors que le Prophète, , l'a jetée
D'après Ibn `Abbâs, qu’Allah soit satisfait de lui : « Le Prophète, , vit une bague en or au doigt d'un homme. Il la retira et la jeta en disant: L'un d'entre vous met-il volontairement une braise de feu dans sa main? Lorsque le Prophète, , s'éloigna, on suggéra à l'homme: Prends ta bague et tires-en un quelconque profit. Il répondit: Non, par Allah! Je ne la reprendrai jamais alors que le Prophète, , l'a jetée. » (Mouslim).
Al Nawawi commente : ‘Ce hadith montre à quel point les compagnons se conformaient aux ordres du Prophète, , et s’abstenaient de commettre ce qu’il avait interdit sans se chercher des excuses pour les transgresser par des interprétations bancales.’
Le vrai musulman sait quelle est la véritable attitude à adopter avec le Prophète, : se soumettre à ses injonctions, obéir à ses ordres, s’abstenir de commettre ce qu’il interdit, sans le moindre doute, la moindre hésitation ou la moindre gêne. Et ce, même si ses ordres et ses interdictions devaient être contraire à ce que nos penchants ou notre raison semblent nous indiquer, ou notre nature et nos habitudes. Allah dit : «Il n’appartient aucunement à un croyant ou à une croyante de se donner le choix de s’opposer à un décret d’Allah et de  Son Messager. Quiconque désobéit à Allah et Son Messager s’est manifestement égaré. » (Coran 33/36).
Cheikh Sa’di explique : ‘ Il ne convient pas ni ne sied, à quiconque adhère à la foi, si ce n’est s’empresser à faire ce qui satisfera Allah et Son Messager. De fuir tout ce qui provoquera leur colère. De se conformer à leurs ordres et s’abstenir de commettre ce qu’ils ont proscrit. Il ne sied à un croyant ou à une croyante quand ‘un décret d’Allah et de  Son Messager ‘ a été pris, et qu’Ils ont imposé rendu obligatoire, ‘Il n’appartient aucunement à un croyant ou à une croyante de se donner le choix de s’y opposer ‘ c'est-à-dire de s’interroger pour savoir s’ils vont faire ce qui leur est commandé ou non. Bien au contraire, les croyants et les croyantes savent que le Prophète, , a plus de droit sur leurs personnes qu’eux-mêmes. Ils ne laisseront donc jamais certaines passions s’interposer entre eux et les ordres d’Allah et de Son Prophète.’
Ibn Al-Qayyim a dit dans son livre Madârij Al-Sâlikîn : ‘ Le premier principe qui préside l’attitude à adopter avec le Prophète, , consiste à se soumettre complètement à lui et de se conformer à ses ordres.’

 

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