Un employé dans une exploitation agricole mange des mangues sans l’autorisation du patron : comment le dédommager ?

23-2-2023 | IslamWeb

Question:

Je travaille depuis plusieurs années dans un champ agricole de mangues. J’en mangeais sans l’autorisation du propriétaire jusqu’à ce qu’un homme me dise que cela soit interdit. J’ai repris le travail dans le domaine agricole d’un homme qui cultive aussi des mangues. Je mangeais des mangues de ses plantations sans son autorisation et sans l’en informer. Est-ce que cela est interdit ou non ? Si c’est interdit, est-ce que je dois lui proposer de l’argent ou lui demander de me pardonner ? S’il est difficile d’entrer en contact avec cette personne dois-je donner cet argent en aumône en échange de ce que j’ai mangé ? Sachant que j’ignore pour quel montant j’ai mangé ces mangues et comment évaluer ce montant. Dois-je compter cela à partir du moment où j’ai été informé que cela était interdit ou depuis le moment où j’ai commencé à en manger dans cette plantation ?
Par ailleurs, le propriétaire de l’exploitation ajoute un gaz nommé carbone ou oxygène dans les mangues pour accélérer la maturité et les vendre. Est-ce que cela est interdit ? Si je travaille avec lui, est-ce que je commets un péché si je l’aide à le faire ?
Et si cela est interdit, je n’ai pas d’autre travail. Si je laisse celui-là je n’en trouverai pas un autre facilement alors que j’ai besoin de beaucoup d’argent. Que dois-je faire ?
Merci à vous.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’est pas permis à un employé d’une exploitation agricole de manger des fruits qui y sont récoltés sans l’autorisation du propriétaire sauf s’il est d’usage de tolérer que les employés en mangent et que le propriétaire le permet de bon cœur.
Quiconque mange ce qui lui est interdit devra demander pardon au propriétaire de cette nourriture. S’il lui pardonne alors tant mieux mais dans le cas contraire il devra payer la valeur de ce qu’il a mangé.
S’il n’est pas possible d’entrer en contact avec l’ayant droit ou ses héritiers suite à son décès on devra faire une aumône en son nom.
Si cela n’est pas possible – parce qu’on a pas les moyens ou autre – alors il faut se réfugier auprès d’Allah pour que le jour de la résurrection il l’agrée.
Le fidèle doit aussi grandement implorer le pardon divin et multiplier les bonnes actions et les actes de bonté. Al-Ghazâlî a dit dans Minhâj Al-‘Âbidîn en expliquant comment se repentir des péchés entre soi et les gens s’il s’agit de biens : « Tu dois obligatoirement lui rendre son bien, si possible. Et si tu ne peux le faire – parce que tu ne possèdes rien ou es pauvre – alors il faut lui demander qu’il te pardonne.
Si tu ne peux le faire – parce que la personne en question est absente ou décédée – et qu’il t’est possible de donner une aumône en son nom alors fais-le.
Et si cela n’est pas possible alors fais-en sorte de multiplier les bonnes actions et les actes de bonté. De revenir à Allah en toute humilité de l’invoquer en manifestant le plus grand des besoins pour qu’il t’agrée le jour de la résurrection. » Fin de citation.
Si le fidèle ignore le montant dû au propriétaire de l’exploitation alors il devra s’efforcer de l’évaluer jusqu’à ce qu’il ait une forte probabilité qu’il lui a rendu ce qu’il lui doit.
Quant à la deuxième question, la réponse est : le critère de considération concernant le statut dépend de la substance ajoutée aux mangues : est-il avéré qu’elle est nuisible ou non ? Si c’est le cas il n’est pas permis de l’ajouter ni de travailler dans ces conditions. Si ce n’est pas le cas il n’y a aucun mal à le faire.
Pour savoir ce qu’il en est, il faut revenir aux experts de ce domaine et aux instituts spécialisés.
Et Allah sait mieux.
 

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