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La consignation des bonnes et mauvaises actions

 La consignation des bonnes et mauvaises actions

D’après Ibn `Abbâs, qu’Allah soit satisfait de lui et de son père, le Messager d’Allah () a rapporté de son Seigneur, Exalté soit-Il :
« Allah, exalté soit-Il, a décrété la rétribution des bonnes et des mauvaises actions puis en a exposé le détail : celui qui a l'intention de faire une bonne action mais ne l’accomplit pas, verra Allah consigner une bonne action à part entière. S’il en a l'intention et l’accomplit, Allah consignera auprès de Lui de dix à sept cents bonnes actions, voire beaucoup plus. S’il a l'intention de commettre un péché puis s’en abstient, Allah consignera une bonne action à part entière. S’il en a l'intention puis le commet, Allah consignera un seul péché.» (Boukhari et Mouslim)
Ibn Radjab al-Hanbali dit en substance : « Il existe une version à la fin de laquelle il est mentionné : ‘Ou Allah l’efface. Par conséquent, celui qui choisira d'aller à sa perte malgré tout n’aura aucune excuse.» (Mouslim)
Ces textes traitent donc de la consignation des bonnes et mauvaises actions, ainsi que de l’intention de faire une bonne action ou de commettre un péché. Il existe donc quatre cas de figure :
Le premier : faire une bonne action dont la rétribution sera multipliée pour atteindre de dix à sept-cents fois sa valeur, voire beaucoup plus. Cette multiplication par dix est inhérente à chacune des bonnes actions, en vertu du verset, (sens du verset) : ‘Quiconque viendra avec le bien aura dix fois autant’. (Coran 6/160)
Quant à la multiplication par plus de dix, elle sera accordée à qui Allah, exalté soit-Il, le veut, en vertu du verset (sens du verset) :
Ceux qui dépensent leurs biens dans le sentier d’Allah ressemblent à un grain d’où naissent sept épis, à cent grains l’épi. Car Allah multiplie la récompense à qui Il veut et la grâce d’Allah est immense, et Il est Omniscient.’ (Coran 2/261)
Ce verset prouve que les dépenses dans le sentier d’Allah, exalté soit-Il, seront multipliées par sept cents.
Abû Mass`ûd, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporte qu’un homme se présenta avec une chamelle bridée et dit : ‘Ô Messager d’Allah, je dédie cette chamelle au service d’Allah.’
– ‘Tu seras rétribué par sept cents chamelles au Jour de la Résurrection pour avoir fait ce don’, répondit-il. (Mouslim)
Deuxième cas de figure : commettre un péché qui sera compté comme un seul péché et ne sera pas multiplié, en vertu du verset (sens du verset) : ‘et quiconque viendra avec le mal ne sera rétribué que par son équivalent.’ (Coran 6/160)
Les propos : ‘Allah consignera un seul péché’, sont une allusion au fait qu’il ne sera pas multiplié, ce qui est explicitement mentionné dans un autre hadith. Toutefois, les péchés sont parfois considérés comme plus graves à cause de la sacralité du moment, comme le mois de Ramadan, ou du lieu, comme la Mosquée Sacrée de la Mecque.
Le péché peut être également multiplié en raison du rang de son auteur, de sa profonde connaissance d’Allah, exalté soit-Il, et du fait qu’Il est proche de Lui. En effet, celui qui désobéit au sultan dans sa cour est pire que celui qui lui désobéit à distance, c’est pourquoi Allah, exalté soit-Il, a menacé Ses serviteurs les plus proches d’amplifier leur châtiment en cas de désobéissance, en dépit de leur infaillibilité, et ce afin de mettre en évidence l’étendue du bienfait que représente cette infaillibilité qu’Il leur a été octroyée, en vertu des versets (sens des versets) :
• ‘Et si Nous ne t’avions pas raffermi, tu aurais bien failli t’incliner quelque peu vers eux. Alors, Nous t’aurions certes fait goûter le double supplice de la vie et le double supplice de la mort ; et ensuite tu n’aurais pas trouvé de secoureur contre Nous’. (Coran 17/74-75)

• ‘Ô femmes du Prophète! Celle d’entre vous qui commettra une turpitude prouvée, le châtiment lui sera doublé par deux fois! Et ceci est facile pour Allah. Et celle d’entre vous qui est entièrement soumise à Allah et à Son messager et qui fait le bien, Nous lui accorderons deux fois sa récompense, et Nous avons préparé pour elle une généreuse attribution.’ (Coran 33/30-31)

`Ali ibn Al-Hussayn interprétait ce verset comme étant valable pour les proches du Prophète () de la branche des Banou Hâchim, du fait de leur proximité généalogique avec le Prophète ().
Troisième cas : avoir l’intention de faire une bonne action : celle-ci sera alors consignée comme une bonne action à part entière, même si l’on ne la fait pas, en vertu du hadith rapporté entre autres par Ibn `Abbâs et de celui rapporté par Abû Horayra, qu’Allah soit satisfait de lui : ‘Si mon serviteur parle de faire une bonne action, Je la consigne comme telle en sa faveur.’ Le sens littéral de ce hadith désigne le discours intérieur, dont le sens voulu est l’intention de faire quelque chose. Khoraym ibn Fâtik, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporte :
‘Si quelqu’un a l’intention de faire une bonne action mais ne l’accomplit pas, Allah, sachant que ce serviteur avait cela sur le cœur et était déterminé à la faire, consigne une bonne action en sa faveur.’
Ce qui prouve que le hadith désigne par l’intention la ferme détermination qui est accompagnée du souci d’accomplir une œuvre, et non la simple pensée qui traverse l’esprit puis se dissipe sans être accompagnée de détermination.
Aussi lorsque l’intention est accompagnée d’une parole ou d’un acte, la récompense est assurée, et la personne est alors considérée comme étant passée à la pratique, en vertu du hadith rapporté par Abû Kabcha, dans lequel le Prophète () dit :
« Les gens se divisent en quatre catégories dans ce bas monde : un serviteur à qui Allah a octroyé de l’argent et du savoir par le biais desquels il se préserve de la colère d’Allah et entretient ses liens de parenté, et qui sait qu’Allah a droit à une part dans cette fortune ; cet homme occupe la position la plus éminente.

Un serviteur à qui Allah a octroyé du savoir, mais qu’Il n’a pas pourvu d’argent. Il est néanmoins sincère lorsqu’il dit : ‘Si Allah m’avait pourvu d’argent, j’aurais fait comme untel.’ Cet homme sera rétribué selon son intention ; le savant riche et lui auront donc tous les deux la même récompense.

Un serviteur à qui Allah a octroyé de l’argent mais qu’Il n’a pas pourvu de savoir. Celui-ci dépense son argent à tort et à travers et ignorance, sans craindre la colère de son Seigneur, ni s’en servir pour entretenir ses liens de parenté, ni savoir qu’Allah a droit à une part dans cette fortune. Cet homme occupe la pire des positions.

Et un serviteur à qui Allah n’a octroyé ni savoir, ni argent. ‘Si Allah m’avait pourvu d’argent’, dit-il, ‘j’aurais fait comme untel.’ Cet homme sera rétribué selon son intention ; l’ignorant riche et lui auront donc tous les deux les mêmes péchés. » (Ahmad, al-Tirmidhi et Ibn Madjâh).

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