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Que faire des dons réunis pour régler les dettes d’une personne qui s’en est acquitté ?

Question

Un homme est endetté en raison d’un emprunt bancaire pour l’achat d’un véhicule suite à un accident ou un problème de voiture. Sa situation matérielle est mauvaise ainsi que sa situation professionnelle et sa vie quotidienne en raison de cet emprunt. Certaines gens de bien se sont réunis pour règles ses dettes et l’aider. Ils ont réuni une somme à laquelle j’ai participé avec une partie de l’argent que je devais donner de ma Zakât. J’ai demandé à des gens de ma famille d’en faire de même. Ces sommes ont été déposées sur le compte de l’un des participants jusqu’à ce que la procédure prenne fin. Un an après cela, cette personne nous informe que l’emprunt n’a pu être soldé et ne le pourra pas l’être pour des raisons administratives complexes et il se pourrait bien qu’il y ait prescription. Certains ont proposé de déposer l’argent sur son compte pour qu’il puisse faire office de preuve auprès de la banque, que cela lui soit utile et qu’il puisse ainsi profiter des intérêts mensuels. Surtout qu’il pourrait en avoir besoin puisqu’il fait toujours partie des personnes pauvres. Malgré tout, mon cœur n’est pas serein devant cette idée car l’argent réuni par les proches l’a été pour régler des dettes. Et cette raison d’être n’est plus. L’intention est aujourd’hui différente. J’ai proposé qu’il prenne une partie du montant récolté et en donne le reste à ceux qui en ont plus besoin que lui que ce soit un malade ou un endetté. Ma première question : Les avis étant différents, lequel est le plus valable sur le plan religieux : l’avis disant que l’argent récolté l’a été pour cette personne et qu’elle doit donc le prendre et le poser sur son compte quand bien même la raison ayant motivé la récolte n’est plus, à savoir régler ses dettes. Ou l’autre avis disant que cet argent doit être reversé à des personnes endettées qui en ont plus besoin car c’est initialement pour régler des dettes que l’argent a été récolté ? Ma deuxième question : Est-ce que je commet un péché si je demande aux participants de remettre une partie de l’argent avec lequel j’ai contribué à cette récolte de lui remettre en main propre à titre de Zakât et de remettre le reste à qui en a plus besoin que lui aujourd’hui ? Ou cela n’est-il pas permis sur le plan religieux de lui retirer l’argent de la Zakât après lui avoir donner car il fait toujours partie des pauvres ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

L’argent a été récolté pour régler les dettes de cet homme. Une partie de cet argent étant de la Zakât, si ce n’est pas sa totalité. Ceci étant, si cet homme fait toujours partie des ayants droits à la Zakât en raison de ses dettes, il n’y a pas de mal à lui donner cet argent pour qu’il les règle et s’en acquitte.
Mais si son créditeur l’a dispensé d’avoir à lui régler sa dette et que cet homme n’en a pas d’autre, alors l’argent de la Zakât ne doit pas lui être remis. L’argent récolté autre que la Zakât ne doit pas non plus lui être remis pour régler ses dettes puisqu’il ne correspondait plus aux critères requis pour le recevoir avant qu’il lui ait été donné. A moins que les bienfaiteurs aient voulu lui faire une aumône en lui donnant l’argent qui peut dans ce cas lui être remis même s’il ne correspond plus aux dits critères initialement requis. Al-Dirdîr, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son Al-Sharh Al-Kabir : ‘ si il - tout esclave souhaitant racheté sa liberté – est aidé par une ou plusieurs personnes, règle sa dette, ou ne parvient pas à le faire, et qu’il reste un surplus d’argent, ce surplus sera restitué aux donateurs si leur intention n’était pas de lui faire aumône mais de l’aider à racheter sa liberté ou encore qu’ils n’avaient pas d’intention particulière. Mais ces donateurs ne pourront récupérer ce surplus si leur intention en lui donnant cet argent était de lui faire une aumône.’ Fin de citation avec de légères modifications.
Le mieux est de demander aux donateurs qu’elles étaient leur intention et comment souhaitent-ils que soient reversés leurs dons. Ou alors qu’ils leur soient rendus. Cheikh al-‘Uthaymîn a dit : ‘ La règle qui régit cette question selon nous est la suivante : Qui a pris de l’argent d’une personne pour un but précis ne doit pas le dépenser dans un autre objectif sans en avoir demandé l’autorisation.’ Fin de citation.
S’il n’est pas possible de consulter les donateurs on devra alors reverser l’argent pour une cause identique à celle pour laquelle l’argent a été récolté ou pour une cause qui le nécessite davantage. Et ce, en considération de leurs objectifs.
Quant à la Zakât, elle doit être remise à ses ayants droits, les endettés et les pauvres et indigents.
Au final, l’argent récolté est de deux catégories : une qui correspond à une Zakât et qui doit être remis uniquement aux ayants droits. Si c’est toujours le cas de cet homme, que l’argent récolté lui soit remis pour régler ses dettes. La deuxième correspond à des dons. Si les donateurs n’avaient pas d’intention précise en lui donnant l’argent alors que l’argent lui soit remis. Mais s’ils l’ont fait pour une raison particulière et que celle-ci n’est plus alors on ne devra pas le lui remettre. On devra demander aux donateurs que faire de leur argent s’il est possible de les contacter. Sinon on devra remettre l’argent à des gens dont les besoins correspondent à ceux que les donateurs souhaitaient combler.
Quant à savoir si vous commettez un péché en demandant aux participants de remettre une partie de l’argent de votre participation à cette récolte à titre de Zakât ?
La réponse : Vous ne commettez aucun péché en le faisant. Il est possible de lui remettre l’argent à titre de Zakât en raison de sa pauvreté et de son indigence puisque c’est la situation dans laquelle il est comme vous l’avez dit. Un homme peut d’ailleurs recevoir une Zakât à plus d’un titre, on peut lui donner parce qu’il est pauvre et aussi parce qu’il est endetté comme le dit Khalil dans son Mukhtasar : ‘ un homme peut prendre de la Zakât pour deux raisons, par exemple s’il est pauvre et endetté, comme le dit Dussûqî dans sa Hâshiyat.’
Et Allah sait mieux.

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