« Je vis dans des rêves continuels car la vie dans les rêves est bien meilleure que la vie réelle ».
« L’art de l’évasion de la réalité » est un art dans lequel excellent de nombreux jeunes de cette nation. Ceci leur permet de ne pas être en proie aux pressions psychologiques de la vie et de la réalité qui les entourent. Les rêves éveillés leur font voir « une vie toute rose » où tous les souhaits sont réalisés. L’énergie des jeunes est alors dépensée dans ces rêves au lieu d’être orientée vers la construction de l’avenir et vers l’accomplissement des tâches difficiles.
Il est des jeunes qui ne se contentent pas de ces rêves éveillés pour fuir l’âpre réalité, mais qui ont recours à ce qui les éloigne totalement d’elle, en se réfugiant dans le monde des stupéfiants afin de perdre littéralement conscience de la réalité et non allégoriquement comme dans les rêves d’éveil. Si les rêves éveillés sont un moyen de décharger leur énergie, emprunter le chemin des narcotiques est un moyen d’épuiser la source d’énergie de tout son contenu.
Ceci est d’ailleurs démontré par les statistiques faites par différents services d’addictologie dans les centres médico-psychologiques. Selon celles faites par l’hôpital du Dr Adil Sidqi, le nombre de toxicomanes qui fréquentent les cliniques médico-psychologiques est de 20 000, tous âges confondus. Ces statistiques montrent aussi une hausse importante du nombre de jeunes filles toxicomanes. D’autres études statistiques montre seule la moitié du nombre de toxicomanes suit une cure de désintoxication complète. L’autre moitié abandonne le traitement en cours de route.
Selon les experts psychiatriques de cet hôpital, c’est le facteur psychopathologique qui est la principale cause de l’addiction et non le facteur médical, qui lui, vient en seconde position ; car le patient, dans cette étape, n’a aucune notion des valeurs comportementales comme le sens des responsabilités et le savoir-vivre en société. C’est pour cette raison que le traitement des troubles psychologiques liés au comportement et le traitement médical doivent se faire parallèlement.
Les spécialistes affirment une vérité extrêmement importante, à savoir que la personne qui a été plongée dans la toxicomanie a un risque très fort d’y revenir. Aucun toxicomane ne peut être qualifié de complètement guéri, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’espoir,mais plutôt que la probabilité de rechute chez ces derniers est plus importante que chez ceux qui n’ont jamais été touchés par ce fléau.
Si la plupart des toxicomanes se droguent pour fuir la réalité, il existe d’autres facteurs qui font qu’un consommateur de drogue devient dépendant de cette dernière. Ces facteurs varient grandement en fonction de la situation de chaque malade :
1/ Certains tentent de fuir les problèmes, comme solution provisoire, en se dirigeant vers la drogue. Nous l’avons évoqué en parlant de l’évasion de la pression de la vie réelle et des problèmes quotidiens ou des malheurs imprévus.
2/ L’influence psychologique de certains amis ou des mauvaises fréquentations du malade est l’une des causes les plus préjudiciables, car les jeunes dévient souvent parce qu’ils imitent le comportement des personnalités charismatiques de leur entourage, en faisant abstraction des critères d’évaluation des bons et mauvais comportements. Leur seul mobile est de préserver cette relation avec ces « fortes personnalités ».
3/ Certains malades ont le sentiment d’avoir atteint la maturité complète et sont donc enclin à vivre des expériences uniques. Ceci est dû à l’absence de repères permettant de discerner le bien du mal. Certains ont même un désir insatiable de nouvelles expériences et d’aventures, sans admettre aucune restriction, et veulent à tout prix briser les chaînes de leur condition individuelle.
4/ Les violences domestiques comptent également, au même titre que ce qui précède, parmi les causes de la fuite de la réalité et du refuge vers l’imagination et les illusions, que ce soit de manière artificielle, comme les rêves éveillés, ou que ce soit par le biais d’une perte de conscience délibérée.
5/ La cause la plus grave et qui à l’origine même de la toxicomanie est le besoin de vivre l’expérience des stupéfiants. Cette conduite ou ce concept est issu d’une culture répandue parmi des individus de différentes tranches d’âge et de différents niveaux d’éducation. Selon ce concept erroné, un jeune doit tout essayer dans sa jeunesse car ceci est considéré comme un signe de virilité, abstraction faite de l’utilité ou de la nocivité de ces expériences. Tout ce qui préoccupe ce jeune, c’est de donner libre court, autant que possible, à ses envies sous prétexte d’une soi-disant liberté, qui conduit, en fin de compte, à la destruction non seulement de ce jeune, mais de toute sa famille qui voit en effet ses rêves et ses espérances réduits à néant ou perd un soutien financier et un chef de famille.
Allah, Exalté soit-Il, est le Créateur de l’homme. Il l’a créé pour qu’il Lui voue un culte exclusif, réside sur cette terre en y accomplissant le devoir de faire triompher la religion d’Allah, Exalté soit-Il. Pour remplir le rôle pour lequel il a été créé, l’homme doit affronter les difficultés de la vie avec une grande patience motivée par une confiance totale en d’Allah, Exalté soit-Il. La patience face à l’adversité est une victoire sur la vie.
Quand les crises s’amplifient, elles sont le critère d’évaluation de la véracité du croyant. En effet le véritable musulman ne peut en aucun cas se livrer à la toxicomanie ou à toute autre chose qui lui ferait perdre sa conscience car, dans chaque situation, qu’elle soit bonne ou mauvaise, il s’en remet à Allah et accepte le malheur en comprenant que c’est une épreuve qui permet de mesurer le degré de sa foi, de tester sa persévérance et sa satisfaction face aux décrets de son Seigneur. Les difficultés sont pour lui un défi et le font se dresser avec fierté. Il est confiant en sa capacité de les surmonter tant qu’il bénéficie de la protection d’Allah, Exalté soit-Il et de Sa Bienveillance.
Voici notre bien-aimé (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) qui dit : « Les affaires du croyant sont étonnantes ! Tout ce qui lui arrive n’est que du bien et ce n’est qu’avec le croyant qu’il en est ainsi. Lorsqu’un bien lui arrive il remercie Allah, Exalté soit-Il, et cela est un bien pour lui, lorsqu’il lui arrive un malheur, il fait preuve d’endurance ce qui est un bien pour lui. » (Mouslim).