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Endurer les persécutions

Endurer les persécutions

Si quelqu’un vous insulte durant le Ramadan, dites : « Je jeûne ».

Si quelqu’un vous cherche querelle durant Ramadan, dites : « Je jeûne ».

J’endurerai les persécutions que peuvent m’infliger les gens, j’imiterai mon Prophète () et je dirai à celui qui me fera du tort ou qui m’insultera : « Je jeûne ».

Je jeûne, et j’ai barré la route aux instigations du Satan par mon jeûne.

Je jeûne. Un mot par lequel le jeûneur se rappelle et rappelle aux autres de préserver leur jeûne et leur obéissance à Allah, exalté soit-Il, en évitant d’ignorer les droits des autres et a fortiori de leur faire du tort et de les léser.

Je jeûne. Et mon jeûne est un barrage solide face aux passions, désirs et tentations, car si j’ai abandonné la nourriture, les boissons et toutes les autres choses licites rien que pour me rapprocher d’Allah, exalté soit-Il, et que pour Lui obéir, que dire alors des choses par principe illicites ?

Je jeûne. Et je suis serein, tranquille, bon et pur, actif, souriant, ne rabrouant personne, car mon jeûne se manifeste dans mes mouvements et mes propos.

Je jeûne. Et l’odeur qui se dégage de ma bouche est plus agréable à Allah que le parfum du musc.

Je jeûne. Et je ne rends pas le mal pour le mal, pour gagner l’agrément de mon Seigneur, exalté soit-Il, car je jeûne pour Lui, compte tenu du hadith Qudsî, dans lequel Allah, exalté soit-Il, dit du jeûneur par la bouche de Son Prophète () : « Il abandonne sa nourriture, sa boisson et son désir pour Moi » (Boukhari).

La récompense de toute œuvre qui nous approche d’Allah, exalté soit-Il, est bien déterminée et calculée, sauf le jeûne, car il relève de la patience. Dans le hadith Qudsî, Allah, exalté soit-Il, dit du jeûneur par la bouche de Son Prophète () :

« Toute bonne action du fils d'Adam lui appartient à l'exception du jeûne qui M'appartient et c'est Moi qui en fixe la récompense » (Boukhari).

Allah, exalté soit-Il, promet aux endurants des rétributions qu’Il n’octroie à personne d’autre et dit (sens du verset) : « Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde ; et ceux-là sont les biens guidés » (Coran 2/157). Et d’après Abû Sa’îd, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit : « Nul n’a reçu de don meilleur et plus immense que celui de la patience » (Boukhari). De son côté, al-Hasan affirma : « La patience est un des trésors de bienfaits qu’Allah n’accorde qu’à un serviteur qui Lui est cher ».

Il existe trois sortes de patience :
1- Le serviteur d’Allah a besoin de patience dans l’accomplissement des actes d’obéissance, car l’âme est de nature à se dégoûter de ses obligations.

2- La patience dans le renoncement aux actes de désobéissance, patience dont l’homme a un besoin urgent, car l’âme incite au mal.

3- La patience face aux épreuves qui sont effectivement nombreuses : la mort des bien-aimés, la perte des biens ou de la santé, etc. Mais l’ultime degré de cette patience consiste à endurer les mauvais traitements infligés par les gens, surtout au mois de Ramadan, d’autant plus qu’Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

• « Mais si vous êtes endurants et pieux, voilà bien la meilleure résolution à prendre » (Coran 3/186) ;

• « Et Nous savons certes que ta poitrine se serre, à cause de ce qu’ils disent » (Coran 15/97).

Il suffit de savoir que le Prophète () a dit :

« II n’y a pas une fatigue, une maladie, un souci, une peine, un préjudice ni une affliction qui touchent Ie musulman, jusqu’à l’épine qui Ie blesse, sans qu'Allah ne lui efface une partie de ses péchés » (Boukhari).

Votre situation est bonne dans son ensemble, cher musulman, surtout si vous avez le sentiment que vous imitez votre Prophète () qui a fait preuve d’endurance quand les polythéistes l’ont persécuté, insulté, traîné, exilé, enfermé et chassé. Il () s’est conformé à l’ordre d’Allah, exalté soit-Il, Qui dit (sens des versets) :

• « [Il ne me reste plus donc] qu’une belle patience ! » (Coran 12/18) ;

• « Supporte patiemment ce qu’ils disent » (Coran 20/130).

Les Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, puis les Tâbi’ûn ont adopté cette méthode, et notamment au mois du jeûne et de l’évocation d’Allah, exalté soit-Il. Un homme vint un jour demander à Zayn al-'Âbidîn : « Qu’est-ce qui est plus pur : ta barbe ou la queue de mon chien ? ». « Si ma barbe entre au Paradis, elle sera plus pure que la queue de ton chien, et si elle entre en Enfer, la queue de ton chien sera plus pure », répondit Zayn al-'Âbidîn. Voyez donc, cher coreligionnaire en jeûne, à quel point nos pieux prédécesseurs étaient patients et enduraient les persécutions que leur infligeait autrui !

Qu’Allah, exalté soit-Il, nous guide vers tout bien et repousse loin de nous tout mal. Louange à Allah, Seigneur de l’univers.
 

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